2 prix de thèse pour la doctorante Charlotte Piveteau !
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Charlotte Piveteau, docteure en droit public de l’Université Grenoble Alpes et auteure d’une thèse intitulée « La soft law en droit international des droits de l’homme » est la lauréate de deux prestigieux prix de thèse : le prix Jacques Mourgeon 2024 de la Société française pour le droit international et le prix René Cassin francophone 2024 de l’Institut international des droits de l’homme.
Quel est votre parcours universitaire ?
J’ai commencé mes études par une Licence de droit général à l’Université de Nantes, au sein de la filière franco-britannique. Lors de la troisième année, une matière m’a rapidement passionnée : le cours de droit des libertés dispensé par le Professeur Marc Joyau. Souhaitant approfondir cette matière, j’ai ensuite réalisé un LLM à l’Université de Cardiff au Royaume-Uni et un Master 2 à l’Université de Grenoble, spécialisé en droits de l’homme. Si ces expériences ont confirmé mon goût pour ce champ du droit, elles m’ont permis de développer une autre appétence : celle de la recherche juridique. C’est donc naturellement que je me suis tournée vers le doctorat en droit public en 2017.Pouvez-vous nous présenter votre thèse en quelques lignes ?
Ma thèse vise à étudier un objet souvent méconnu dans le champ du droit : la soft law (ou le droit souple dans sa traduction française). Elle cherche à montrer que, dans le champ spécifique du droit international des droits de l’homme, la soft law n’est pas un phénomène purement incontrôlé et incontrôlable. Au contraire, il est possible de systématiser plutôt bien l’élaboration et l’utilisation de la soft law en droit international des droits de l’homme, à travers l’étude de sa légitimité et son effectivité.Cette thèse a été réalisée sous la direction de la Professeure Anca Ailincai, dont j’ai eu le privilège d’être la première doctorante. Ses précieux conseils et son accompagnement m’ont permis d’affiner ma réflexion et je la remercie pour cela. En outre, ma thèse a reçu le soutien de l’association Heiner Klebes pour la promotion des études sur l’Europe et la démocratie dans le monde, qui a financé une partie de mes recherches. Enfin, l’ensemble des membres du Centre de recherches juridiques m’a accompagnée et encouragée depuis le début de ce travail.
J’ai soutenu ma thèse le 22 septembre 2023, après cinq ans et demi de travail, devant un jury composé de Julie Ferrero, Sébastien Van Drooghenbroeck, Thierry Garcia, Paulo Pinto De Albuquerque et Hélène Tigroudja. Je les remercie à nouveau pour l’honneur qu’ils m’ont fait en évaluant cette thèse et pour leurs nombreux commentaires pertinents sur mes travaux.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les concours Jacques Mourgeon et René Cassin ?
Le prix Jacques Mourgeon de la Société française pour le droit international récompense chaque année un travail de nature scientifique, à caractère juridique, consacré à la connaissance ou au progrès des droits de l’homme au niveau international. Le prix René Cassin, quant à lui, est décerné à un docteur ayant réalisé une thèse dans le champ des droits de l’homme.Les prix de thèse sont avant tout une reconnaissance scientifique du travail de recherche qui aura occupé le doctorant pendant plusieurs années. Ils sont également un encouragement important pour celui qui souhaite emprunter le chemin de la carrière universitaire. Enfin, ils permettent de financer la publication de la thèse, ce qui est une excellente opportunité pour tout jeune docteur.
Quel a été votre sentiment face à l’obtention de ces deux distinctions ?
Je suis très honorée que ma thèse ait reçu ces deux prix. Je remercie sincèrement les membres de la SFDI et de la Fondation René Cassin pour l’organisation de ces prix, mais aussi pour l’accueil très chaleureux que j’ai reçu lors des cérémonies de remise des prix. L’obtention de ces deux prix m’a encouragée à réfléchir à une nouvelle candidature au Conseil national des universités (CNU) l’année prochaine, puisque je n’ai pas été qualifiée cette année.Quel est votre projet professionnel ?
Actuellement, j’occupe le poste de Conseillère du Commissaire aux droits de l’homme. Ayant beaucoup travaillé sur cet organe non-juridictionnel du Conseil de l’Europe au cours de mes recherches, je trouve cela très enrichissant de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de ses standards, mais aussi de contribuer au dialogue avec les autorités nationales. Plus largement, je suis toujours passionnée par les droits humains. Je souhaite y consacrer ma carrière, que ce soit au sein de la sphère académique ou institutionnelle.
Publié le 15 juillet 2024
Mis à jour le 15 juillet 2024
Mis à jour le 15 juillet 2024