Trois étudiantes en demi-finale du Concours Jean-Pictet
Katherina Richarme, Mathilde Zerari et Juliette Rey (trois étudiantes en Masters Carrières juridiques et numériques internationales & Sécurité internationale, cybersécurité et défense de la Faculté de droit de l'Université Grenoble Alpes) ont atteint la demi-finale du Concours Jean-Pictet. Retrouvez ci-dessous leur témoignage.
Pourquoi avez-vous choisi de participer à ce concours ?
Le Concours Pictet est un prestigieux concours de droit international humanitaire (DIH), qui représente une opportunité unique de mettre en pratique nos connaissances dans des mises en situation réalistes. Pour notre équipe, il s’agissait d’un véritable défi, mais aussi d’un tremplin pour appliquer le droit international humanitaire à des cas concrets et rencontrer des professionnels du droit.Notre master nous a permis d’étudier la matière passionnante qu'est le droit des conflits armés et nous avons été immédiatement captivées par son immense richesse et sa complexité. Ce concours était donc l’occasion idéale d’approfondir notre compréhension du DIH tout en testant notre capacité à travailler dans ce milieu et à voir si ce domaine nous correspond réellement.
Comment votre équipe s'est-elle préparée ?
Nous nous sommes rencontrées dans le cadre de ce concours, mais dès le départ, nous avons pris le temps de partager nos attentes, nos motivations et nos traits de personnalité. Cela nous a permis d’apprendre à nous connaître rapidement et de construire une dynamique de groupe efficace et bienveillante.La préparation n’a pas été simple, notamment en raison de nos emplois du temps très différents, ce qui compliquait grandement notre organisation. Pourtant, dès que nous avons appris en novembre que nous étions sélectionnées pour participer au concours, nous avons fait en sorte de nous réunir une à deux fois par semaine.
Ces séances de travail étaient essentielles pour approfondir nos connaissances, confronter nos points de vue et nous entraîner sur des cas concrets. Nous avons également organisé des réunions avec notre équipe afin de discuter de points de droit essentiels et de nous interroger mutuellement pour tester nos connaissances. Ces échanges nous ont permis de renforcer nos compétences en argumentation et d’adopter les bons réflexes face aux cas pratiques.
De plus, nous avons eu la chance d’être encadrées par l’équipe d'étudiantes qui avait participé à l’édition précédente. Grâce à leur expérience, elles ont pu nous guider davantage sur la forme en s’appuyant sur les cas auxquels elles avaient été confrontées. Elles nous ont donné d’excellents conseils et ont fait preuve d’une grande bienveillance tout au long de notre préparation.
Nous avons également été coachées par M. Axel Mélinon, qui intervient à la Faculté de droit, dont l’accompagnement a été capital. Son aide s’est davantage portée sur le fond. Il nous a aidées à approfondir notre compréhension du droit en portant une attention particulière à la précision de nos arguments. Son exigence sur certains points techniques nous a permis d’anticiper les potentielles questions et d’y répondre de manière rigoureuse, tant sur le plan juridique que stratégique. Grâce à lui, nous avons affiné notre approche et gagné en assurance, ce qui s’est avéré décisif lors du concours.
Comment s'est déroulé le concours ?
Chaque matin et en début d’après-midi, nous découvrions le cas sur lequel nous allions travailler. Un temps de préparation nous était accordé avant notre passage, mais l’incertitude restait entière : nous ignorions totalement ce qui nous attendait. Cette imprévisibilité rendait l’exercice d’autant plus éprouvant, car il fallait sans cesse s’adapter rapidement et mobiliser nos connaissances sous pression.Le concours en lui-même a été une expérience à la fois éprouvante et enrichissante. D’un point de vue physique, le rythme était intense : nous dormions peu, car chaque jour, nous devions traiter deux à trois cas, ce qui impliquait de commencer très tôt le matin et de travailler tard le soir. Chaque journée apportait son lot de surprises, et nous devions nous adapter rapidement aux différents rôles qui nous étaient attribués, ainsi qu’aux positions que nous devions défendre face aux cas fictifs.
Nous avions à cœur de réussir et de représenter dignement la Faculté de droit de Grenoble, ce qui nous poussait à donner le meilleur de nous-mêmes. Mais nous étions aussi confrontées à des équipes redoutablement bien préparées et venues du monde entier.
Malgré ce climat exigeant, cette expérience nous a appris à gérer notre stress, à nous faire confiance et à nous soutenir mutuellement. C’est dans ces moments de tension que notre cohésion d’équipe a pris tout son sens, nous permettant d’avancer ensemble et de nous dépasser face aux défis du concours. La clé de notre réussite résidait dans la communication, l’écoute et la patience.
Qu'est-ce que le concours vous a apporté ?
Nous avons eu la chance de côtoyer des participants venus des quatre coins du monde : de la République démocratique du Congo à l’Irak, de l’Australie au Brésil, etc. Cette diversité nous a offert un véritable enrichissement culturel, favorisant des échanges passionnants sur nos différentes approches du droit et nos expériences respectives. Parmi les participants, certains avaient directement souffert des conflits armés que nous étudiions. Leur présence, malgré les épreuves qu’ils avaient traversées, nous a profondément marquées. Échanger avec eux nous a fait prendre conscience de notre chance de vivre en France, à l’abri de telles violences, mais aussi de notre devoir, à notre échelle, d’apporter notre aide à ceux qui en sont victimes. Ces échanges ont également renforcé notre compréhension de l’importance du droit international humanitaire. Au-delà des textes et des principes théoriques, nous avons mesuré son impact concret sur des vies humaines.Nous avons également pu dialoguer avec des professionnels du DIH aux parcours variés et inspirants, ce qui a renforcé notre motivation et notre engagement dans cette discipline.
Finalement, ce concours nous a permis d’acquérir une expérience précieuse, tant sur le plan académique que personnel. Mais surtout, il a confirmé notre passion pour le droit international humanitaire et nous a donné un premier aperçu des défis auxquels sont confrontés les praticiens du DIH. Cette expérience restera sans aucun doute l’une des plus marquantes de notre parcours.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Ce concours est avant tout une expérience humaine. Comme le répétaient les Pictétistes, nous étions là pour apprendre, pratiquer et nous amuser. Avant chaque épreuve, ils nous rappelaient toujours un mot d’ordre : « ENJOY », car cette aventure est unique et ne se vit qu’une seule fois.En somme, le concours Pictet nous a apporté bien plus que des connaissances et de la pratique. Il nous a permis de nouer des amitiés solides, fondées sur la solidarité et les échanges sincères. Nous avons traversé une multitude d'émotions, allant de la tristesse à la joie, de la frustration à l'exaltation, chacune d'entre elles marquant un moment fort de cette expérience unique.
Publié le 13 mars 2025
Mis à jour le 25 mars 2025
Mis à jour le 25 mars 2025