Présentation des programmes thématiques STEEN & BVBV de la Graduate school UGA

Formation
Crédit photo : laboratoire de recherche
La Graduate school UGA (GS@UGA) propose actuellement 15 programmes thématiques dont 2 sont associés à des masters de la Faculté de droit de Grenoble. Nous avons interrogé Mme Anne-Sophie Brun-Wauthier, Maître de conférences en droit privé, et M. Serge Slama, Professeur de droit public, tous deux impliqués dans ces programmes.

Quel est l’objectif de la graduate school ?

S. Slama : La graduate school de l’UGA constitue un programme de formation par la recherche transdisciplinaire, préparant des étudiants français et internationaux, pendant les deux années de master, à la recherche en doctorat ou à l’insertion professionnelle sur des thèmes transversaux. Elle est structurée autour de quinze programmes thématiques centrés sur des enjeux scientifiques et/ou sociétaux et fédère plusieurs parcours de masters.

A.-S. Brun-Wauthier : Les étudiants de la GS@UGA étant inscrits dans des masters de différentes composantes, la graduate school est le lieu d’une véritable interdisciplinarité. Celle-ci favorise des modalités d’enseignement différentes et constitue la garantie d’une recherche non cantonnée à une seule discipline.

S. Slama : L’idée de la GS@UGA est aussi d’attirer des étudiants à haut potentiel, du monde entier, dans des programmes thématisés – tout en suivant parallèlement leur master.

A.-S. Brun-Wauthier : Pour autant la GS n’est pas réservée aux étudiants internationaux. Il y a un mélange entre des étudiants internationaux et français. Tous les étudiants peuvent candidater mais tous ne pourront pas prétendre à une bourse…

Quelle est la condition pour recevoir une bourse de mobilité entrante ?

A.-S. Brun-Wauthier : Seuls les étudiants internationaux, c’est-à-dire ceux n’ayant pas obtenu leur Bac en France, peuvent candidater, s’ils ne bénéficient pas d’une autre bourse.

S. Slama : La bourse entrante, à destination des étudiants internationaux, est fixée à 16 000 euros pour les deux années d’études. L’idée est bien d’attirer les meilleurs étudiants internationaux. La bourse n’est pas attribuée sur critères sociaux.  L’étudiant boursier doit s’inscrire ensuite dans nos M1 et M2 et dans la GS@UGA et effectuer des stages dans un Iaboratoire de I’UGA (comme le CRJ, le CESICE ou le CERDAP2).

Pouvez-vous me présenter le programme thématique STEEN ?

S. Slama : Le programme STEEN porte sur le thème « société en transition économique, écologique et numérique ». C’est un des seuls programmes thématiques de la graduate school GS@UGA où tous les cours sont en français.
STEEN réunit 5 masters de sciences sociales, de 5 composantes différentes, dont le master droit des libertés : Droit et histoire des droits de l’Homme (DHDH) de la Faculté de droit de Grenoble.
Chaque master propose 3 à 4 étudiants, au niveau M1, pour suivre durant deux ans (M1 et M2) le programme thématique. Le but est de ne pas dépasser 20 étudiants au total.
Les étudiants inscrits au programme thématique STEEN ont l’obligation de participer à une journée d’intégration, un atelier projet (en octobre comme la Green university), une université d’hiver (en février), une université d’été (en juin) et à un projet de recherche collectif.
Lors des universités d’été et d’hiver, les étudiants intègrent pendant une semaine un programme transdisciplinaire, sur un thème défini, auprès de scientifiques de tous les champs disciplinaires.
La participation au programme STEEN dispense de suivre, chaque année, un cours de 24h du M1 ou du M2 (soit 6 crédits ECTS).
à la fin de la graduate school, les étudiants doivent rendre un mémoire de recherche, rédigé à deux (deux étudiants de deux composantes différentes), sur une thématique transversale, sous la responsabilité de l’enseignant-chercheur de leur choix.
J’ajoute que le programme thématique STEEN se marie également bien avec le DU Droit de l’environnement que propose la Faculté de droit depuis un an. Je vois apparaître depuis quelques années un nouveau profil d’étudiants qui souhaitent travailler en droits de l’Homme dans le but de défendre la cause environnementale. La graduate school peut leur apporter la carte interdisciplinaire. Pour un employeur, le master DHDH, combiné avec le DU Droit de l’environnement et le programme thématique STEEN, représente un CV très attractif !

Pouvez-vous nous présenter le programme thématique BVBV ?

A.-S. Brun-Wauthier : Le programme « Bien vivre, bien vieillir » (BVBV) est consacré au vieillissement comme phénomène global, de la cellule à la société, afin de construire des parcours innovants de formation à la recherche qui permettront d’accompagner les évolutions démographiques de nos sociétés.
Le programme associe 12 masters portés par 7 composantes, dont le master Droit des personnes et de la famille de la Faculté de droit de Grenoble. Chacune des composantes proposera un ou deux étudiants par master. La première promotion sera accueillie en septembre prochain.
Le programme sera décliné autour d’une thématique annuelle, qui sera en 2022 « l’anticipation du vieillissement ». La GS commence par une summer school, fin septembre, de 2 jours incluant une sortie de terrain. Douze séances de cours du soir seront ensuite proposées, avec des interventions dans diverses disciplines. Pour finir, un séjour en école thématique sera organisé sur 4 jours, au mois de juin. Il y aura aussi un projet de recherche mené à plusieurs (certainement 2 étudiants), et qui sera soutenu lors de l’école thématique. Dans le programme thématique « Bien vivre, bien vieillir », certaines interventions sont en anglais, d’autres en français.
La participation au programme BVBV dispense de suivre, chaque année, une unité du semestre 2 du M1 ou du M2 (soit 6 crédits ECTS).
Comme nous l’avons dit, la vocation première de la graduate school est de favoriser la recherche. Mais il est possible d’envisager une insertion professionnelle directe après le master. Dans mon cas, si dans sa lettre de motivation un candidat au M1 Droit des personnes et de la famille montre son intérêt pour le programme thématique que je porte, je lui proposerai d’y adhérer même si son projet n’est pas, pour l’heure, de faire de la recherche.

Qu’est-ce que la participation à une graduate school apporte à l’étudiant et à l’enseignant ?

S. Slama : Il y a un vrai effet incubateur pour les étudiants et étudiantes, et un décloisonnement disciplinaire qui est très bénéfique pour eux et elles notamment dans la perspective de développer des thématiques de recherche nouvelles et innovantes.

A.-S. Brun-Wauthier : Travailler avec d’autres disciplines et mélanger des étudiants français et internationaux est un facteur d’enrichissement tant pour l’enseignant que pour l’étudiant. L’enseignant-chercheur participant à la GS peut ainsi développer son réseau et adhérer, voire initier, des projets interdisciplinaires.

S. Slama : La graduate school permet aussi, en bout de chaîne, d’obtenir des contrats doctoraux fléchés. Pour l’ensembles des programmes thématiques, il s’agit d’une trentaine de contrats doctoraux sur 4 ans, ce qui est énorme. L’idée est d’avoir 2 ou 3 contrats pour STEEN ! Les étudiants qui veulent faire de la recherche sont incités dès la rentrée du M1 à s’inscrire dans ce programme.

A.-S. Brun-Wauthier : C’est en effet un tremplin pour eux !

S. Slama : Et il y a aussi l’avantage du format. Travailler en mode atelier, avec des restitutions, favorise l’interaction.
Et puis du point de vue des intervenants enseignants-chercheurs, la graduate school offre pour nous une grande liberté thématique et pédagogique. Comme Citizen campus ou la Green university, c’est un dépaysement par rapport à notre public habituel d’étudiants et étudiantes en droit…

A.-S. Brun-Wauthier : C’est une vraie opportunité d’enseigner autrement que dans le cadre des cours magistraux, de donner le goût de la recherche, de faire du droit autrement.

S. Slama : La plupart des ateliers sont organisés à la MACI (Maison de la Création et de l’Innovation), dans des salles innovantes, spécialement conçues pour interagir.  

A.-S. Brun-Wauthier : On recherche aussi la création d’un lien particulier au sein de la promotion, lien que l’on ne parvient pas à tisser (à l’exception du M2).

S. Slama : La graduate school peut aussi offrir à un étudiant français une chance d’intégrer un laboratoire étranger avec des bourses de mobilité sortante… Et donc, pour la Faculté et plus généralement l’Université, de créer ou renforcer des liens avec des universités étrangères.

A.-S. Brun-Wauthier : En résumé, on peut dire que les modalités pédagogiques, l’interdisciplinarité, l’effet incubateur et l’initiation à la recherche sont les grands atouts de la graduate school !
Publié le  13 juin 2022
Mis à jour le  15 juin 2022