Interview de Camille Morio, lauréate du prix de thèse 2019 de la ComUE

Photo Communauté Université Grenoble Alpes
Le 5 juin 2019, Madame Camille Morio, docteure qualifiée aux fonctions de maître de conférences, attachée temporaire d’enseignement et de recherche à la Faculté de droit, a reçu le prix de thèse 2019 de la Communauté Université Grenoble Alpes (ComUE). Découvrez son témoignage.

Pouvez-vous nous présenter le sujet de votre thèse ?

Mon sujet de thèse est « L’administré, essai sur une légende du droit administratif ». Le terme « administré » est très souvent utilisé par les chercheurs en droit administratif, j’ai donc voulu savoir ce que ça voulait dire exactement. Le résultat de mes recherches m’a amenée à la conclusion que ça ne signifie pas grand-chose en droit ! Plus précisément, ce terme n’est pas défini en droit, et peu présent dans les textes et la jurisprudence, où on utilise d’autres mots comme « citoyen », « usager », et de plus en plus « personne ». Il est davantage employé par les chercheurs en droit administratif, notamment pour définir le droit administratif en tant que droit qui régit les relations entre l’administration et l’administré, et qui ne ressemble pas aux autres droits.
J’ai soutenu ma thèse le 25 juin 2018, après 5 ans et 9 mois en tant que doctorante.

Pourquoi avez-vous candidaté au prix de thèse de la ComUE ?

L’enjeu de ce prix est de valoriser un travail, en faisant connaitre sa thèse, y compris à des chercheurs qui appartiennent à d’autres champs disciplinaires que le droit.
Ce prix a aussi l’intérêt, au-delà de ma seule candidature, de montrer la présence des juristes au sein de la ComUE.

Comment se sont déroulées la sélection puis la cérémonie de remise des prix ?

La sélection s’est déroulée en deux étapes. Premièrement, on postule auprès de notre école doctorale qui choisit une thèse à présenter. Ensuite, le jury composé notamment des directeurs des écoles doctorales de la ComUE sélectionne 7 thèses, plus une thèse pour le prix de l’innovation. Au-delà de la qualité du travail, l’enjeu de la vulgarisation est très important pour la sélection car le jury est pluridisciplinaire. C’est d’ailleurs un exercice très intéressant aussi pour le candidat.  
Par la suite, une cérémonie de remise des prix a été organisée le 5 juin dernier. Tous les lauréats doivent présenter une vidéo de 3 minutes lors de cette cérémonie. On nous remet ensuite notre prix (un chèque de 1500 euros) sur scène. Mon directeur de thèse, le professeur Nicolas Kada, était également présent à mes côtés, et il a prononcé un discours très touchant.

Quel a été votre sentiment face à cette récompense ?

J’ai été ravie car cette nouvelle est arrivée au moment où je commençais mon tour de France. Cela consiste, à la suite d’un doctorat, puis de l’obtention de la qualification par le Conseil national des universités, à faire le tour des universités de France où des postes de maître de conférences sont ouverts. C’est une période très éprouvante car on essuie de nombreux refus. L’obtention du prix m’a redonné un pic d’optimisme !
J’ai, par ailleurs, pu parler du prix que j’ai obtenu lors de certaines auditions ce qui était valorisant et m’a aidée à me distinguer des autres candidats.

Quel est votre projet professionnel ?

à la suite de mon tour de France, j’ai été recrutée sur un poste de maître de conférences en droit public à l’IEP de Saint-Germain en Laye, dans l’ouest parisien. Je suis très contente, cela faisait partie de mes postes favoris car l’IEP correspond bien à mon profil et les thématiques de recherche de cet établissement sont en lien avec les miennes. Par ailleurs, ce poste propose une responsabilité administrative qui me plait, à savoir, co-responsable d’une préparation numérique aux concours administratifs, dispositif qui est rare en France dans le public. Ma prise de fonctions est prévue le 1er septembre prochain.
Enfin, j’ai eu la chance de voir ma thèse être acceptée pour publication à compte d’éditeur chez Dalloz et LGDJ. Je vais donc travailler à faire parvenir le processus de publication à son terme, en l’occurrence chez LGDJ. D’ici un ou deux ans, ma thèse devrait donc rejoindre les rayons de (quelques) bibliothèques !
Publié le  17 juillet 2019
Mis à jour le  17 juillet 2019